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Déborah, doula aux mains de fée

Déborah, doula aux mains de fée

Déborah, doula aux mains de fée

Bonjour à tou.te.s,

Dans cette série d’articles, je vous propose de découvrir les doulas, avec leurs points communs et leurs différences, leurs histoires et leurs valeurs. Convaincue qu’il existe une doula pour chaque famille, j’ai eu envie d’interviewer mes consoeurs pour qu’elles décrivent à leur manière leur métier de doula. Je vois ce métier comme un métier coloré : chaque doula a, à mes yeux, sa propre couleur, sa propre manière d’exercer. Ces articles seront une occasion pour vous de découvrir les portraits de ces femmes incroyables qui se mettent au service des familles pour les accompagner dans leurs questionnements et leur vie.

Aujourd’hui, je vous présente Déborah, doula en région lyonnaise depuis 2019. Déborah est une doula bien particulière à mes yeux, et pour cause, elle nous a accompagné mon homme et moi avec toute sa douceur lors de ma dernière grossesse. Alors c’est un grand plaisir pour moi de la mettre à l’honneur ici.

Yanick, doula

Comment es-tu devenue doula ?

Au début ni mon conjoint ni moi ne voulions d’enfant. Et puis de fil en aiguille, on a évolué ensemble vers l’idée d’avoir peut-être un ou des enfants. Après un parcours PMA, j’ai été enceinte. Cela a coïncidé avec un gros questionnement sur ma vie professionnelle, mes aspirations, ce que j’aimais et ce que je n’aimais pas. Pendant ma grossesse, j’ai fait la connaissance également d’une association de soutien à la périnatalité et la parentalité à Lyon (NDLR : La Cause des Parents). Mais j’ai fait des choix assez classiques durant la grossesse et pour la naissance de mon premier enfant.

 En tant que féministe, je me suis également impliquée dans le Collectif des Café Physio, qui soutient la liberté pour les femmes de choisir leur accouchement.

J’avais vraiment peu confiance en moi et aucune de mes amies qui avait eu des enfants avant moi n’avaient fait de choix alternatif. Je commençais à percevoir que d’autres choses étaient possibles (notamment via l’association La Cause des Parents) mais je n’étais pas encore sûre que des personnes comme moi pouvaient en bénéficier… Et chose un peu folle pour moi qui avais travaillé toute ma vie, j’ai pris un congé parental, car je ne me voyais pas retourner directement à mon travail.

J’ai construit mon village

Et là, j’ai vraiment fait la connaissance de la parentalité, d’un village, du soutien de parents qui étaient devenus parents avant moi ou au même moment… Je me suis retrouvée accueillie telle que j’étais, avec ma sensibilité, sans jugement et je n’avais plus besoin de porter de masque.

Puis, je suis retournée travailler un moment et je me suis surtout beaucoup engagée à La Cause des Parents. Et j’ai été enceinte une seconde fois via la PMA. Cette fois c’était très différent. Avant même d’être enceinte j’avais déjà rencontré plusieurs sages femmes qui pratiquent l’accompagnement global. Et je n’imaginais absolument pas être accompagnée autrement que comme ça. Je voulais pouvoir choisir cette fois-ci les personnes qui allaient m’entourer.

Et j’ai été accompagnée par des doulas pendant ma seconde grossesse. Pendant le premier trimestre après une première rencontre avec le sage-femme qui m’accompagnait, c’était les vacances et j’avais vraiment besoin de pouvoir parler de ma grossesse. J’ai rencontré à ce moment-làune femme très chouette qui s’appelait Yanick

Puis à mon “cinquième trimestre”, j’ai rencontré une autre doula, Elise (la reine de la plume). J’avais besoin énormément de reparler encore et encore, de raconter la naissance de mon enfant et d’en écrire le récit. C’était l’objet de cet accompagnement.

J’ai touché du doigt ce que c’était de pouvoir être à 100% actrice dans mon enfantement et d’offrir une naissance respectée à mon bébé.

Vers de nouveaux questionnements

Au dernier rendez-vous avec Elise, j’ai osé lui dire que j’avais l’impression que je voulais être doula, mais que je ne me sentais pas du tout légitime… Elle m’a aidé à mettre en forme mes idées pour écrire mon “chemin de vie” (NDLR : formalité demandée pour s’inscrire à certains cursus, notamment celui de l’Institut de Formation Doulas de France)

Assez rapidement, j’ai posé des questions à des doulas que je connaissais. Elles avaient toutes suivi des formations différentes. Moi je cherchais une formation en présentiel, d’une année, et avec les mêmes personnes. Alors celle de l’Institut des Doulas de France m’attirait particulièrement. Et les dates d’ouverture coïncidaient. J’ai sauté le pas grâce à mon conjoint qui croyait en moi bien plus que moi. Il a fait tout ce qu’il fallait pour me soutenir dans cette démarche alors que nos enfants étaient encore très jeunes.

Comment t’es-tu formée au métier de doula ?

La formation commençait en janvier 2019 et mon plus jeune avait alors 9 mois… C’était vraiment un défi pour toute la famille pour que je puisse suivre cette formation. Cette période a été exaltante. J’ai rencontré 19 autres femmes et 2 formatrices et je me suis sentie à la fois pas légitime et complètement à ma place.

J’avais eu la chance d’être complètement entourée par un village pour mon deuxième enfantement, et d’être actrice pleinement après 2 parcours PMA où j’avais été passive et prise en charge. J’ai compris que mon rôle était d’informer les femmes et les couples afin qu’ils puissent être pleinement acteurs de leur parcours, faire des choix éclairés et être respectés pendant leurs suivis médicaux.

En fin de cursus, avec 3 autres doulas de ma promotion, nous avons choisi de présenter un travail de fin d’étude sur le sujet de la conception d’un enfant dans un couple d’hommes ou de femmes. J’ai vraiment à coeur d’être une alliée et d’être présente pour toutes les familles quelles qu’elles soient.

J’ai terminé ma formation fin 2019 et je pensais ensuite me lancer. J’ai reçu la transmission du soin rebozo par Maria Libera deux semaines avant que la crise sanitaire n’éclate et qu’on ne puisse plus rien faire. Dans ma formation de doula, l’outil principal, que j’avais perfectionné, était l’écoute active. Il manquait à mes yeux une dimension autour du corps, celle du toucher. Cette transmission des soins rebozo m’a donc aidé à compléter ma formation avec un réel accompagnement par le corps.

J’avais accompagné plusieurs amies officieusement durant ma formation. Et en juillet 2020, j’ai eu mon premier rendez-vous officiel de doula, et ça a été quelque chose d’assez impressionnant pour moi. Et petit à petit je me suis lancée… j’accompagne aujourd’hui des femmes, des couples et des familles.

Tu continues de te former ?

J’ai suivi la formation Accouchement entre science et sacré par Karine Langlois de Quantik Mama en présentiel. C’est important pour moi de suivre mes formations en présentiel.

J’ai tout récemment vécu une immersion autour de l’accompagnement au deuil périnatal avec l’association Couleur Plume. Cela me tient à coeur d’accompagner des familles qui traversent des deuils. J’ai l’impression qu’en 2019 cela me faisait peur et puis les choses sont venues à moi, car j’ai accompagné plusieurs femmes pendant des soins rebozo suite à la perte d’un enfant et j’ai l’impression que c’est quelque chose qui m’appelle.

Je vais prochainement me former au massage pour femme enceinte. C’est encore une fois la dimension du toucher qui me tient à coeur. Je ressens le besoin de me former pour cet accompagnement du corps qui n’est pas inné chez moi. Je veux également accompagner les femmes enceintes par le toucher. Je choisis toujours mes formations de façon très soigneuse, à mon rythme. L’important pour moi est de ne pas simplement choisir une formation où l’on apprend un protocole, mais centrée autour de l’humain et de la relation.

Auprès de l’association Galactée, je me forme en continu, pour accompagner les familles autour de l’allaitement. de façon bénévole. Je souhaite apporter un soutien de mère à mère sur ce sujet pour lequel je me suis vraiment sentie seule et peu informée.

En lien avec les sages-femmes

Je travaille au quotidien avec des sages-femmes et j’aime vraiment cette complémentarité. J’ai la chance dans mon environnement d’avoir rencontré des sages-femmes exceptionnelles qui sont à l’écoute des femmes et apprécient les doulas.    

 

Qu’est-ce que ta maternité t’apporte en tant que doula ?

Le fait d’avoir eu des enfants me permet de me sentir plus humble et authentique.Le quotidien avec deux jeunes enfants c’est un sacré parcours et j’expérimente au quotidien quand un jour quelque chose fonctionne avec mon enfant et puis le lendemain plus du tout. J’ai la chance d’avoir vécu 2 grossesses et 2 accompagnements très différents. Je le vis comme une richesse.

Pour moi, la doula accompagne chaque couple, chaque famille, chaque femme selon leurs valeurs et quels que soient leurs choix. Qu’elle ait envie d’un accouchement à domicile, d’une césarienne programmée ou tout ce qui existe entre les deux et est possible.

Il y a une dimension importante autour de la PMA aussi. Je le vois aussi dans mes accompagnements, la PMA représente un parcours extrêmement paternaliste avec une “prise en charge” et si peu de possibilité d’être acteur. C’est un tourbillon dans les vies de ces personnes et je pense qu’il y a un gros travail pour que ces parcours se passent de manière plus respectée.

Qu’est-ce que ton métier de doula apporte à ta casquette de maman ?

J’exerce un métier que j’aime infiniment, je me nourris de rencontres humaines et magnifiques à chaque fois. Mes enfants ont la chance d’avoir une maman qui est passionnée par son travail et qui va travailler en étant heureuse. J’aime beaucoup leur montrer que c’est possible de faire un choix professionnel épanouissant et dans lequel je me sens pleinement à ma place.

Quelle est ta couleur de doula ?

Pour la petite anecdote, pendant que je lançais mon activité de doula, j’ai commencé assez rapidement à réfléchir à un logo, aux couleurs de mon identité visuelle… J’étais partie billes en tête vers des couleurs que j’aimais beaucoup. N’étant pas sûre de moi, j’ai demandé leurs avis à quelques amies. L’une d’entre elles m’a répondu qu’elle trouvait ces couleurs très jolies, mais qu’elle ne m’y reconnaissait pas. J’ai compris que ces couleurs étaient froides et ne véhiculaient pas la chaleur des accompagnements que je proposais.

C’est compliqué d’être soi, d’être authentique, d’afficher sa singularité et de ne pas reprendre ce qui se fait déjà chez d’autres doulas.

On me définit comme une personne douce, j’ai un grand besoin de douceur et j’aime beaucoup en apporter autour de moi. Il y a une notion d’empowerment (ou d’empouvoirement ;p) qui est très importante à mes yeux. Il me semble nécessaire de rappeler aux personnes que j’accompagne toutes leurs qualités, leurs connaissances en tant que parent de leur enfant, que ce sont eux les experts de leur enfant.

Exerces-tu le métier de doula à plein temps ?

Auparavant, j’étais fonctionnaire. J’avais vraiment un fort besoin d’une sécurité de l’emploi. C’est encore un peu compliqué d’ailleurs pour moi de me dire que je suis doula, entrepreneure.

J’ai eu une opportunité de pouvoir travailler à mi-temps au sein de La Cause des Parents au moment où j’ai lancé mon activité de doula. Cela a duré 13 mois. J’ai travaillé deux jours par semaine pour l’association et deux jours par semaine en tant que doula. Les autres jours, j’étais maman.

Maintenant je suis dans le grand bain, doula à plein temps. Je n’ai à ce jour pas créé d’entreprise. J’exerce le métier de doula en étant rémunérée en CESU (Chèque Emploi Service Universel) par les particuliers que j’accompagne.

Que proposes-tu comme accompagnements ?

J’ai besoin que les femmes, les couples et les familles puissent se sentir complètement libre de choisir toutes les personnes qui gravitent autour d’eux à l’occasion d’un projet grossesse, d’une grossesse ou d’une naissance etc.

Moi, je peux être là dès le désir d’enfants. Je peux accompagner des personnes pendant leur grossesse, être présente le jour de la naissance, en structure hospitalière (si l’établissement est ok) ou à domicile (sous réserve de la présence d’une sage-femme). Je peux aussi être présente durant toute la période du postnatal.

J’accompagne également les personnes dans d’autres circonstances notamment autour du deuil périnatal, une IVG, une IMG etc.

Les personnes peuvent me rencontrer une ou plusieurs fois, de la durée de leur choix, avec le nombre de rencontres qui leur convient. Je leur donne les informations dont ils ont besoin sans précéder leurs demandes, afin qu’ils puissent faire eux-mêmes leurs propres choix quels qu’ils soient.

Je propose également des fêtes de célébration de la femme : mama blessing en fin de grossesse pour que la femme puisse recevoir plein d’amour, de force et de puissance de la part de ses proches en vue de son enfantement mais aussi à d’autres moments de la vie, comme la fin d’un allaitement, un anniversaire ou à l’occasion de la ménopause).

Je facilite des tentes rouges, cercles de femmes où l’on est dans le moment présent, afin que chaque femme puisse déposer ce qu’elles souhaite dans un espace intime de bienveillance et de non jugement.

En binôme, je propose également des soins rebozo souvent en postpartum (mais aussi à d’autres moments où la femme a besoin de prendre soin d’elle, un changement personnel ou professionnel)

Où exerces-tu ton métier de doula ?

Je suis doula à Lyon, et j’ai la particularité de me déplacer à vélo ou en transports en commun. Mon secteur, c’est donc là où je peux me rendre avec ces moyens de transports !

Une anecdote incroyable de ta vie de doula ?

Souvent, des personnes font le choix d’annoncer leur grossesse au bout de trois mois ou après l’échographie du premier trimestre. Du coup, la famille ou les amis suivent la grossesse sur six mois.

Il m’est arrivé d’être la troisième personne à être au courant de la grossesse d’une personne, juste après son conjoint et sa sage-femme. Je me suis dit “Whaouh, quelle confiance ! C’est que je suis doula !”

Vous avez envie de découvrir l’accompagnement que vous propose Déborah, vous pouvez découvrir son site : deborahdoula.com

Diane, doula à Lyon Est

Rencontrons-nous ! Je suis doula et j’accompagne les futurs et jeunes parents à créer la parentalité qui leur ressemble le plus simplement..
J’interviens notamment à Décines, Vaulx-en-Velin, Meyzieu, Villeurbanne, Lyon, Bron, Genas, Vénissieux, Rhône.

Les séances doulalumière

Les séances doulalumière

Un peu avant Noël, j’ai enfin pris le temps de définir ma première offre en tant que doula. J’avais envie de quelque chose de doux, de rassurant et d’unique… Vaste programme me direz-vous ! Dans cet article, je vous en dis plus sur cette offre Doulalumière et ce qui m’a amenée à proposer ce format un peu particulier.

Yanick, doula

Alors j’ai imaginé les séances Doulalumière

Doulalumière, c’est une rencontre d’accompagnement individuel d’1h30 un peu particulière, puisqu’elle réunit 2 temps en un seul rendez-vous.

Tout d’abord, je viens à votre domicile, avec ma casquette de doula. Je vous écoute me raconter votre grossesse, vos envies pour l’accouchement, votre postnatal rêvé ou affolant. On peut discuter enfantement respecté ou allaitement, mais aussi projet de naissance, plan B, garde d’enfant ou tout autre sujet que vous auriez envie de me partager.

Durant ce moment, on discute des ressources à votre disposition, celles qui pourraient vous servir, on imagine ce que sera votre vie dans quelques mois et ce qui pourrait rendre douce la rencontre avec votre bébé.

Dans un second temps, j’enfile ma casquette de photographe de famille, et nous passons alors une environ demi-heure ensemble à créer des souvenirs de votre corps de femme enceinte, de la complicité de votre couple, des douces attentions que vous avez peut-être déjà préparé pour ce futur bébé qui va bientôt arriver.

Sommeil bébé

Pourquoi une offre mixte ?

J’ai eu envie d’allier mes compétences de doula et de photographe dans une prestation sur mesure. On pourrait se demander quel lien il y a entre ces deux métiers, et en fait, ils sont à mes yeux plus nombreux que ce qu’on pourrait imaginer !

L’écoute est tout d’abord centrale à mes yeux pour comprendre la personne qui me fait confiance, découvrir ce qui l’amène à me rencontrer et l’accompagner en respectant qui elle est. Dans mon métier de photographe, l’écoute active me permet d’identifier ce qui rend chacun de mes clients si unique. Mais ce que me permet aussi cette écoute, c’est de mettre mon client à l’aise, car il se sent compris et respecté.

En tant que photographe, comme en tant que doula, j’aime poser sur mes clients un regard sans jugement, les accueillir où ils sont sur leur chemin et découvrir ce qui est important pour eux. Ce regard, il me permet à la fois d’apprécier notre rencontre et d’admirer tout ce dont ils sont capables pour accueillir un petit être de plus dans leur famille. Il est aussi essentiel pour que je puisse créer des images dans lesquelles ils se reconnaîtront.

Sommeil bébé

Ce que j’aime tout particulièrement dans les séances Doulalumière

J’aime ce lien si spécial qui se crée avec mes clients. J’adore les écouter quand ils me partagent leurs projets, leurs peurs et leurs envies pour leur famille qui va s’agrandir. Je trouve cela beau lorsque mes clients se sentent détendus après notre temps d’écoute. Une sorte de sérénité se dégage et fait battre fort mon coeur de doula. Et lorsque nous finissons ce rendez-vous par la réalisation de quelques photos, je me réjouis de les imaginer découvrir les images quelques jours après.

 Envie d’une séance Doulalumière ?

Si cet article vous a inspiré, je vous invite à me contacter pour planifier votre séance Doulalumière. Et si vous avez des questions, je me ferai bien sûr une joie d’y répondre afin que ce moment soit une jolie étape dans votre chemin de futurs parents…

Dormir sans larmes

Dormir sans larmes

Dans cette rubrique, je vous présente les lectures que je fais pour approfondir certains sujets. Ces thèmes me tiennent à coeur et je ressens un besoin de m’informer plus spécifiquement.

Dans cet article, je vous parle de ma lecture du livre de Rosa Jové : Dormir sans larmes.

J’ai beaucoup apprécié découvrir ce livre qui m’a permis de me rassurer et de relativiser les attentes que la société cherche à plaquer sur le sommeil des bébés… Ici, la fameuse question qu’on m’a beaucoup posée était “alors, il fait ses nuits ton bébé ?” Et régulièrement, avant de lire ce livre, je me demandais si mon bébé était en retard ou si en tant que mère j’avais raté quelque chose.

Yanick, doula

Dans cet article je résumerai brièvement les différentes étapes du développement de bébé concernant son sommeil. Dans un second temps, je présenterai quelques éléments qui peuvent indiquer des troubles du sommeil. Ces éléments peuvent vous idniquer qu’il faudrait consulter un professionnel.

Le sommeil de bébé

A tout âge, le sommeil de bébé s’adapte à ses besoins. Et les besoins de bébé évoluent au fil de sa croissance, alors son sommeil aussi !

La morale de ce livre : Tous les bébés finissent par faire leurs nuits, même si selon les enfants, ça prend plus ou moins longtemps. Il s’agit d’une acquisition que chaque enfant fera à son rythme (comme la marche !)

Comment dort bébé entre 0 et 3 mois ?

À cet âge, bébé se réveille souvent et pleure pour qu’on réponde à ses besoins (alimentation, affection, sécurité…). Il compte sur un adulte étant donné qu’il ne peut encore pas répondre lui-même à ses besoins. Son petit estomac lui impose de manger fréquemment donc il se réveille souvent pour manger.

Il est intéressant de noter que les pleurs de bébés sont un des moyens qu’a trouvé l’espèce humaine pour assurer sa survie au fil de l’Histoire. Peut-être qu’aujourd’hui, on trouve ça embêtant, mais statistiquement parlant, les bébés qui ont le plus survécu de par l’histoire sont ceux qui pleuraient le plus… et qu’on n’oubliait pas d’emmener avec soi pour les protéger d’un prédateur. Pour le plus grand bonheur de leurs parents ! (Si les pratiques de parentage au cours de l’Histoire vous intéressent, allez lire mon article sur le fabuleux livre Pourquoi les bébés dorment-ils dans des lits à barreaux ?)

Contrairement aux adultes qui passent par plusieurs phases du sommeil léger jusqu’au sommeil profond, bébé peut directement s’endormir dans un sommeil paradoxal.

A cet âge, le sommeil de bébé comprend d’ailleurs une plus grande proportion de sommeil paradoxal durant lequel il se repasse ce qu’il a découvert durant ses phases d’éveil. Les connexions neuronales évoluent et se font au fil des jours.

Le mythe de bien nourrir bébé avant la nuit

On entend parfois qu’il faudrait faire un gros biberon à un bébé pour espérer qu’il dorme plus longtemps. Ce serait une plus grande quantité de lait qui assurerait que l’estomac soit plein plus longtemps et évite à bébé de se réveiller affamé.

Une étude a comparé des chiots allaités au biberon. Certains recevaient du lait dans un biberon à large orifice = plus grande quantité de lait absorbée. D’autres recevaient du lait dans un biberon à petit orifice = plus d’effort à fournir pour obtenir du lait. Cette étude a montré que les chiots nourris avec un biberon à large orifice avaient un sommeil plus agité. Téter plus vigoureusement permet un meilleur relâchement du tonus musculaire. Plus fatigué, la qualité de sommeil de ces chiots étaient meilleure.

Reste à déterminer si on peut transposer ce comportement aux nourrissons humains ? 😉

Le sommeil de bébé entre 4 et 7 mois ?

Durant cette période, bébé acquiert le rythme circadien (rythme jour nuit) La plupart du temps, il commence à avoir un rythme de 2 siestes et d’une “nuit” de sommeil par 24h.

L’enfant découvre et s’adapte progressivement aux phases de sommeil type des adultes. Il passe du sommeil biphasique qui mêle sommeil paradoxal et sommeil profond à un sommeil polyphasique. Le sommeil polyphasique est composé de 4 types de phases de plus léger à plus profond. Bébé commence par traverser une phase de sommeil non paradoxal avant le sommeil paradoxal.

On parle souvent de régressions de sommeil durant cette période, car le bébé peut se réveiller plus fréquemment qu’avant, ou son sommeil peut sembler plus léger. C’est souvent très agaçant pour ses parents qui sont fatigués par leur vie de parent et leur vie professionnelle. En réalité, il s’agit surtout pour bébé de s’adapter à tout ce qu’il traverse au cours de sa croissance : l’introduction de l’alimentation solide, le retour au travail de sa mère.

Comment dort bébé entre 8 mois et 2 ans ?

Une fois que bébé a découvert les différentes phases du sommeil polyphasique, le sommeil de bébé va maturer vers un sommeil type d’adulte.

À cet âge, le sommeil de bébé va progressivement vers moins de réveils nocturnes. Bébé s’est habitué à l’alimentation solide et à son nouveau rythme quotidien.

Malgré tout, les changements d’environnements ou de rythme peuvent impacter la qualité du sommeil de bébé. Les rêves et cauchemars apparaissent. Bébé perçoit qu’il est une personne distincte de ses parents, cela provoque des angoisses de séparation. Il apprend également le quatre pattes ou la marche, la maîtrise de ses sphincters et il fait ses dents. Que de raisons qui peuvent impacter son sommeil sur cette période !

C’est une période souvent agitée au moment du coucher et ponctuée de réveils nocturnes, et on imagine bien pourquoi devant tant d’évolutions pour bébé.

Conseil : l’autrice recommande de limiter l’angoisse au moment du coucher, de rester avec bébé jusqu’à ce qu’il se sente en sécurité et se rende compte que son environnement ne devient pas menaçant pendant son sommeil.

Sommeil bébé

Alors oui, c’est pesant de savoir que son enfant peut se réveiller plusieurs fois par nuit dans ses premières années de vie. Pour autant, l’autrice souligne bien que cela fait partie du développement normal d’un enfant.

Mais alors comment détecter des problèmes de sommeil ?

Il est complexe de détecter des problèmes de sommeil. En effet, il est tout d’abord important de ne pas s’alarmer à tort pour une situation normale (merci à notre société de nous faire croire qu’à 3 mois nos bébés devraient faire leur nuits…). Mais il faut aussi éviter de passer à côté d’une autre pathologie dont le trouble du sommeil serait seulement un symptôme. Dans son livre, Rosa Jové présente 4 causes fréquentes de faux diagnostics.

L’erreur d’interprétation

L’erreur d’interprétation, c’est imaginer que bébé pleure pour m’embêter dès que je le pose. En réalité, il peut avoir tellement d’autres raisons, comme un besoin de sentir la chaleur d’un être humain attentionné.

Le manque d’information

Quels sont les besoins de mon bébé à son âge ? On peut avoir l’impression qu’il ne fait que dormir, ou qu’au contraire il ne dort jamais. Une chose que recommande l’autrice est de mesurer concrètement les cycles de sommeil de notre bébé.

Il faut également être vigilant avec les informations de type statistiques faites sur des populations qui ne correspondent pas à la nôtre avec ses habitudes culturelles et son mode de vie.

Enfin, les enchaînements de séquences sommeil/réveils sont plus importantes que le nombre d’heures de sommeil. Un bébé ayant acquis un rythme circadien mais dormant peu sera, a priori, moins inquiétant qu’un bébé qui dormirait beaucoup mais avec un  rythme complètement chaotique.

Mauvaise synchronisation

Il est souvent compliqué de concilier le rythme de l’enfant et ses besoins avec ses contraintes d’adulte / parent. Les parents ont besoin ou envie de dormir à des heures qui ne sont pas forcément celles de l’enfant. Le jeune enfant peut avoir du mal à comprendre qu’il est perçu par notre société comme étrange de se réveiller à 3h du matin avec l’envie de jouer.

La clé est de faire matcher autant que possible son rythme de vie à celui de son enfant. Alors si bébé se couche à 19h et se lève à 6h… C’est sûr que c’est compliqué de répondre aux besoins d’affection de son enfant s’il va se coucher tôt alors qu’on rentre tard du travail… Et c’est aussi galère de regarder le film jusqu’à 23h en espérant dormir jusqu’à 8h le lendemain 😇

Je rêve d’un congé maternité long comme dans les pays scandinaves pour permettre aux parents qui le souhaitent de vivre au rythme de leur enfant tant que celui-ci est trop jeune pour s’adapter !

4. Complication d’une situation normale

L’autrice rappelle que corrélation n’est pas causalité… et elle cite l’exemple d’une étude qui indiquerait que  30% des espagnols ont des difficultés à s’endormir notamment en raison de mauvaise habitudes d’endormissement (c’est quoi une mauvaise habitude déjà ?) dans les premières années de vie. (l’autrice est espagnole 😉)

Et si c’était l’inverse ? Imaginons une étude qui montrerait que 30% des espagnols ont des difficultés à s’endormir à cause… de leur consommation de pommes de terre dans les premières années de vie ! Il est probablement très facile de trouver un tel échantillons puisque beaucoup d’espagnols consomment des pommes de terre dans leurs premières années de vie…

Et quand il y a un réel problème de sommeil ?

Une fois qu’on a éliminé les faux problèmes de sommeil, il peut arriver de constater de réels troubles du sommeil. Ces troubles se répartisent majoritairement en 2 classes.

Dyssomnies

Ce sont des perturbations de la quantité ou qualité du sommeil

Elles s’expliquent notamment par le fait que l’enfant a besoin de temps pour s’habituer au rythme que lui impose notre société et assimiler toutes les découvertes qu’il fait durant son développement.

Il peut aussi être intéressant de réfléchir à ces contraintes, leur importance dans notre vie d’adulte et la flexibilité horaire que l’on peut envisager.

Symptômes

L’enfant est réveillé ou facile à réveiller. Il se souvient de son cauchemar.
Pleurs, cris et transpiration.
L’enfant reconnait ses parents et a besoin d’être consolé pour se rendormir (difficilement souvent)

Quand

Plutôt durant le sommeil paradoxal, en fin de nuit
Cela arrive surtout dans des périodes où les journées sont stressantes, (angoisse de séparation vers 9-18 mois, maitrise des sphincters vers 2-3 ans, périodes de grandes découvertes)

Que faire ?

Rassurer son enfant, le prendre dans les bras, prendre le temps d’être là pour lui

Parasomnies

On pense ici à une conduite anormale pendant le sommeil. Les plus fréquentes :  les terreurs nocturnes

Symptômes

L’enfant peut paraître réveillé, mais ne se souvient de rien le lendemain. L’enfant refuse les contacts physiques et ne reconnait pas ses parents. Il se rendort généralement en 10-20 min.

Cris pleurs, agitation physique pendant l’épisode.

Quand

Plutôt durant les phases de sommeil profond, en début de nuit
Entre 2-5 ans, le sommeil profond de l’enfant est plus profond que celui de l’adulte, il y a un “plus grand” fossé à traverser pour atteindre le sommeil paradoxal.

 Que faire ?

Il n’y a pas grand chose à faire sur le moment, à part d’empêcher son enfant de se blesser.

Dans tous les cas, le rassurer au moment du coucher et ne pas attendre qu’il soit trop fatigué peut contribuer à diminuer les parasomnies.

 

Pour conclure…

J’ai apprécié la lecture de ce livre qui permet de réaliser que c’est souvent tout à fait normal que les enfants ne fassent pas leurs nuits au bout de 3 mois. L’approche est rassurante, sans pour autant nier l’existence de réels troubles du sommeil. Son approche chronologique sur le développement du sommeil chez l’enfant le rend simple à prendre en main.

Pourquoi les bébés dorment-ils dans des lits à barreaux ?

Pourquoi les bébés dorment-ils dans des lits à barreaux ?

Dans cette rubrique, je vous présente les lectures que je fais pour approfondir certains sujets. Ces thèmes me tiennent à coeur et je ressens un besoin de m’informer plus spécifiquement.

Dans ce premier article, je vous parle de ma lecture du livre de Natacha Butzbach, créatrice du blog Curiosité Bienveillante : Pourquoi les bébés dorment-ils dans des lits à barreaux ?

Yanick, doula

Un historique riche des pratiques de parentage

Natacha Butzbach a réalisé la prouesse de faire un gros travail d’Histoire dans un ouvrage très agréable à lire. Elle a parcouru pour chaque âge de l’humanité de nombreuses ressources historiques des pratiques de parentage de l’époque. Ce travail documentaire de qualité met en lumière les évolutions des conseils et doctrines sur l’allaitement, le portage et le sommeil des enfants. Elle commence son ouvrage par questionner ce qui, dans l’Histoire, nous a éloigné de nos intuitions de parents et de la proximité de nos enfants. En effet, aujourd’hui, on n’envisage parfois même pas de faire dormir nos bébés ailleurs que dans des lits à barreaux !

Quelques questionnements avant de débuter…

Avant la lecture de cet ouvrage, je me suis posée plusieurs questions. Comment des parents ne pratiquant pas le parentage proximal (par choix ou par méconnaissance par exemple) pourraient vivre la lecture de ce livre ? J’avais peur que cet ouvrage soit une nouvelle injonction pour les parents à pratiquer le parentage proximal. Les jeunes parents reçoivent assez d’injonctions à mes yeux. Inutile de leur en rajouter, aussi bienveillante soit-elle. De tels ouvrages plongent parfois les parents dans la culpabilité quand ils “découvrent” ce qu’ils ont “mal fait” avec leur enfant.

Mais Natacha Butzbach explique dans son ouvrage que si elle critique une chose, c’est bien la société. Celle-ci empêche les parents de faire leurs choix en conscience :

  • En ne rémunérant pas suffisamment les parents qui auraient envie de s’occuper de leurs enfants dans leurs premières années de vie – contrairement aux pays nordiques
  • Trop peu de lieux publics sont “child-friendly” et laissent les parents venir accompagnés de leurs enfants
  • Sans parler des montagnes que doivent soulever des mères souhaitant allaiter et reprendre le travail

Une seconde question qui m’est venue assez vite a été d’imaginer ce que l’on peut observer a posteriori de l’Histoire ? Comment s’assurer que les écrits sur lesquels on s’appuie représentent ce que vivaient les gens à l’époque. Comment éviter de voir une époque donnée avec un effet de loupe déformante ? Encore plus quand on sait que c’est assez récent dans l’histoire de l’humanité que tout un chacun a la possibilité d’écrire ce qui lui tient à coeur et le partager aisément… A cette seconde question, j’imagine que le biais est limité par le fait que l’autrice s’appuie sur plusieurs sources distinctes. Ces sources sont parfois en accord, parfois en désaccord. Cela est d’autant plus intéressant qu’aujourd’hui encore, les jeunes parents reçoivent souvent des conseils contradictoires… Alors, si on s’autorisait à se faire confiance ?

Des évolutions parfois surprenantes

J’ai été complètement bluffée de découvrir que la sédentarisation avait eu un impact extrêmement fort sur les pratiques de maternage humaines. En effet, la sédentarisation a exigé des femmes qu’elles consacrent plus de temps à s’occuper des foyers et des ressources. Elles avaient alors moins de temps proches de leur enfant : l’autrice parle de parentage distal. L’allaitement étant moins fréquent, elles avaient un retour de couche plus précoce. Étant fertiles plus rapidement, elles avaient souvent un nouvel enfant plus rapidement… Donc moins de temps à offrir à chaque enfant, etc.

Natacha Butzbach raconte comment les pratiques de parentage ont évolué au fil des siècles. Si on prend l’exemple de la durée de l’allaitement, on préconisait 6 mois d’allaitement maximum durant l’Antiquité, mais jusqu’au 3ème Carême de l’enfant au Moyen-Âge (se rapprochant ainsi plus des allaitements non écourtés de la Préhistoire)… Avant de passer à des périodes où les mères de l’aristocratie ne nourrissaient plus leurs enfants quasiment dès leur naissance pour retourner à leurs fonctions au plus vite.

Vous pourrez aussi découvrir comment certaines époques exigeaient une abstinence sexuelle durant la durée de l’allaitement, ou le partage du sommeil dans un même lit (quand cela n’allait pas jusqu’à la position dans laquelle dormir…) avant la mise en avant de l’importance du lit conjugal réservé au couple. Et de là est arrivé le berceau pour bébé ! De nombreuses doctrines ont été édictées tantôt par les médecins, les philosophes, l’Église, les politiques voire les maris pour l’autorisation d’allaiter… (souvent des hommes… hmmm… bienvenue en patriarcat !) Paraît-il que les émotions de la mère et la pollution parisienne pouvaient rendre le lait mauvais pour bébé. Il fallait donc l’envoyer en nourrice à la campagne : idéal pour l’attachement aux figures parentales. Autres temps autres moeurs…

“Il faut tout un village pour élever un enfant“. Le modèle de la famille nucléaire (2 parents et les enfants) n’a disparu finalement que récemment à l’échelle de l’humanité. Jusqu’au 20ème siècle, les familles cohabitaient avec les aïeux, qui pouvaient donc apporter du soutien logistique précieux aux jeunes parents. Quelque chose qui manque parfois cruellement aujourd’hui…

Croyances versus connaissance

Certaines croyances bien ancrées viennent donc de traditions anciennes. On ne compte par exemple plus les différentes facettes du mythe de l’enfant gâté. S’il reste trop attaché à sa mère, il risque de ne jamais savoir vivre en autonomie.

Sauf que demander à un parent de laisser pleurer, dormir seul ou manger à horaire fixes à son enfant peut lui sembler d’une grande violence à l’encontre de son instinct de parent. Cela peut aussi miner sa confiance en lui.

D’ailleurs, depuis le 20ème siècle et l’abondance de livres de puériculture et d’éducation dont on dispose, on aurait pu se dire que ça y est : finies les croyances qui ne reposent sur rien et place à la connaissance pour les parents ? Que nenni ! Les informations que l’on trouve dans certains livres s’inspirent d’expériences en collectivité où le personnel trop peu nombreux gérait comme il pouvait les besoins de nombreux enfants (notamment en planifiant repas, changes, temps d’activités). On est loin du modèle de parentalité proximale où le parent peut prendre soin de son enfant à son rythme, en respectant les besoins de son tout-petit.

Je mettrais malgré tout un petit bémol à ce point, car il existe des ouvrages de parentalité positive qui sous couvert d’études scientifiques et de nombreuses références peuvent malgré tout faire culpabiliser les parents de ne pas assez bien accompagner leur enfant (je vous en parlerai sûrement le jour où je présenterai l’éducation vraiment positive de Béatrice Kammerer !)

Sortir d’un rapport parent enfant de type dominant-dominé

Une chose que j’ai aimée à la lecture de ce livre, c’est le fait de mettre des mots sur les efforts que demandent aux parents de tendre vers une relation apaisée avec leurs enfants. En effet, on est aujourd’hui conditionné dans une relation où le parent doit maîtriser son enfant en toutes circonstances. Ce rapport d’autorité est la norme que l’on peut voir autour de nous, dans les films/séries ou lectures. Pratiquer l’éducation proximale demande un effort de déconstruction pour d’abord imaginer d’autres manières de faire. Ensuite, on peut vouloir (ou non) oser faire différemment de ce qu’on a vécu et de ce qu’on voit autour de soi.

Natacha Butzbach met en lumière le fait que la société nous indique bien comment vivre sans nos enfants (productivité coûte que coûte bonjour !) mais offre trop peu de manières d’inclure nos enfants sans les voir comme une entrave à nos activités. Les lieux pour adultes, mais adaptés à l’accueil des enfants (child-friendly) sont effectivement bien rares. Il semble impossible à beaucoup d’emmener avec soi ses enfants au travail, ou dans des établissements ouverts au public. Cela a tendance à renforcer l’isolement des jeunes parents. Et si cela pouvait être différent ? Donner leur place aux enfants dans nos vies d’adultes permettrait sûrement d’apaiser les relations parents-enfants, mais pas que !

Si on avait plus d’occasions d’observer différentes pratiques de parentage (proximal ou non), cela permettrait aux parents de prendre ce qui leur plaît dans chaque pratique. Faire des choix éclairés en tant que parents demande en effet d’avoir conscience que des choix existent.

En tant que doula, il me tient en tout cas à coeur d’offrir ce type d’espaces à de jeunes parents dans des cercles parents-enfants. Que chacun puisse se sentir accueilli, moins isolé dans ses propres galères et découvrir parfois des solutions auxquelles ils n’avaient pas pensé !

Pour conclure…

Vous l’aurez compris, j’ai beaucoup apprécié l’approche de ce livre qui permet d’imaginer des possibles et de comprendre d’où viennent certains de nos automatismes culturels. Il se lit très vite, ce qui est un plus indéniable lorsqu’on est un futur ou jeune parent ! Il rejoint ma bibliothèque de doula auprès de plein d’autres ouvrages.

Yanick, tisseuse de liens

Bonjour à tous,

J’inaugure ce blog avec une série de portraits. J’avais envie de vous faire découvrir les doulas d’une autre manière, en leur donnant directement la parole.

Dans cette série d’articles, je vous propose de découvrir les doulas, avec leurs points communs et leurs différences, leurs histoires et leurs valeurs. Convaincue qu’il existe une doula pour chaque famille, j’ai eu envie d’interviewer mes consoeurs pour qu’elles décrivent à leur manière leur métier de doula. Je vois ce métier comme un métier coloré : chaque doula a, à mes yeux, sa propre couleur, sa propre manière d’exercer. Ces articles seront une occasion pour vous de découvrir les portraits de ces femmes incroyables qui se mettent au service des familles pour les accompagner dans leurs questionnements et leur vie.

Yanick, doula

Crédit photo : Hélène Rock

Aujourd’hui, je vous présente Yanick, doula en région lyonnaise depuis 2004. J’ai ressenti beaucoup d’émotion en l’interviewant… Et pour cause, si j’ai découvert le monde des doulas, c’est grâce à elle ! Voici son témoignage. Bonne lecture ! Et un grand merci à toi Yanick !

Comment as-tu découvert le monde les doulas ?

Lors de ma première grossesse en 2001, je me suis inscrite sur un forum de soutien entre jeunes et futures mamans. C’est là que j’ai rencontré un groupe de filles fabuleuses. Nous nous soutenions, répondions aux interrogations et doutes des membres du forum. Un jour en 2004, j’ai vu une pub pour Doulas de France sur ce forum. Je me suis dit que c’était chouette. Avec d’autres filles on trouvait ça vraiment génial parce que forcément on était en fait dans l’accompagnement nous aussi depuis un bout de temps. Bref je vais faire un tour sur ce site (doulas.info) et je continue ma vie.

Quelques jours après on part en balade avec mon mari, et il me dit : Tiens, j’ai un collègue qui vient de mettre en ligne un site internet. Il faut que tu ailles voir, c’est exactement ce que tu fais ! En effet, depuis des années sur le forum on s’est soutenues entre futures mamans et je crois que j’ai appris une certaine manière d’être doula auprès de certaines filles du forum qui avaient une posture très écoutante au travers de leurs messages et qui prenaient toujours le temps d’écrire un petit mot sympa pour chacune d’entre nous, qui prenaient soin du groupe et de chaque personne. Bref, mon mari me dit ça et je retourne sur doulas.info… et je suis tombée dans la marmite. J’ai appris plus tard que ce collègue était un cousin de Charlotte Marchandise, cofondatrice de Doulas de France et que c’est pour cela qu’il avait hébergé leur site.

Nous étions fin 2004, et on était deux copines sur Lyon à être très intéressée par ce métier de doula. En mai 2005, on est allées toutes les deux assister aux 3èmes Journées Des Doulas, on faisait également partie des listes Yahoo de doulas et futures doulas. Ce qui m’a donné envie de devenir doula, c’est quand je les ai rencontrées : j’ai été accueillie à bras ouverts et en toute confiance par Charlotte. Elle ne m’a pas demandé d’où je venais ni qui j’étais ! C’était juste : “Bonjour, bienvenue qui que tu sois, où que tu ailles ! 

Je lui avais posé la question de comment faire pour devenir doula. Je me souviens que sa réponse m’avait agacée 😋. Elle m’avait dit “Ça prend du temps“. Moi j’imaginais faire une école et qu’en quelques semaines ce soit fini. Mais il n’y avait pas d’école… Elle m’avait également dit : “Quand tu le sentiras, tu sauras que c’est le bon moment pour toi d’être doula.” Avec le recul, je sais qu’elle avait raison et c’est ce que je réponds aujourd’hui encore quand on me pose la question.

Comment t’es-tu formée au métier de doula ?

Par rapport aux formations qui sont proposées classiquement aujourd’hui, j’ai fait les choses un peu à l’envers. J’avais fait un stage Vivre en famille avec Catherine Dumonteil-Kremer sur l’écoute active, et assisté au séminaire Paramanadoula de Michel Odent. J’ai été quotidiennement en contact de femmes qui exerçaient déjà le métier de doula. Elles m’ont transmis leur savoir-être, leur savoir-faire de par leurs témoignages. Pour moi, c’est la meilleure école. Si tout le monde pouvait avoir ça…

J’ai commencé ce métier alors que c’était encore les débuts des doulas en France. Il y avait une volonté de se regrouper, et toutes nos énergies étaient mobilisées sur la reconnaissance du métier, répondre aux courriers infernaux qu’on recevait, répondre aux attaques qu’on avait sans cesse et du coup mettre en place entre les doulas qui exerçaient le plus de choses possibles pour se faire reconnaître. Il y avait des vrais débats et réflexions entre doulas qui exerçaient déjà, qui s’étaient formées en France, ou à l’étranger.

J’ai été témoin de la création d’une base solide :

  •  Réfléchir sur le cadre légal
  • Créer une charte d’exercice qui rassure les professionnels avant tout, mais aussi les parents, et qui définisse autant que possible le cadre du métier des doulas

L’étape nécessaire ensuite pour faire reconnaître ce métier était de créer une formation, parce que la manière dont j’ai pu être formée c’est très chouette, mais c’est impossible pour tout le monde et encore moins dans le système français, où la formation est perçue comme incontournable. Avec toutes les doulas qui le souhaitaient, nous avons donc dû réfléchir à un cursus de base, un socle de compétences communes qui serait minimum pour devenir doula. On a cherché un organisme de formation qui puisse le proposer. On était en contact avec un organisme mais la personne qui le tenait a déménagé à l’étranger. On s’est dit : “Ah mince tout notre projet tombe à l’eau… Qu’est ce qu’on fait ?” Et finalement, c’est de là qu’a été créé l’Institut de formation des Doulas de France en 2008. J’en ai été confondatrice en tant que trésorière. Puis j’ai suivi la formation en 2010. Cela faisait donc cinq ans que j’exerçais. J’ai suivi la formation parce que j’étais sur place. Je n’aurais pas eu besoin de tout suivre pour compléter le cursus de base, mais c’était important pour moi.

A tes yeux, ce métier nécessite-t-il une formation continue ?

Oui, un grand oui. Après mon cursus de base, j’ai suivi ensuite d’autres formations, par exemple auprès d’Isabelle Challut du Centre Pleine Lune, ou de l’association Couleur Plume. J’aime bien l’idée aussi d’aller voir ce qui se fait ailleurs. Cela me permet de faire évoluer ma posture de doula dans mes accompagnements. Je rencontre parfois des personnes qui affirment “J’ai fait une telle formation, et c’est la meilleure.” Je me demande combien elles en ont faites pour affirmer cela. Avec les différentes formations que j’ai faites (L’institut des Doulas de France, Isabelle Challut, Michel Odent, Galanthis), je perçois les défauts et qualités de chacune, et je trouve qu’il n’y en a pas de meilleure en fait. Tu trouveras certaines choses de géniales dans l’une, mais pas dans l’autre, et vice versa.

J’ai été présente à presque toutes les Journées Des Doulas, et je trouve que ça participe aussi à la formation continue. J’ai assisté à des conférences à La Cause des Parents par exemple, des séminaires sur des thèmes variés : Cyril Philippe qui détaillait les différentes étapes de l’accouchement, Chantal Birman qui racontait l’histoire des femmes en France, son militantisme pour le droit à l’avortement en particulier.

Quelle est ta couleur de doula ?

Ma couleur de doula,  je crois que c’est l’ouverture et la tolérance. Ça peut peut-être donner l’impression de d’enfoncer des portes ouvertes, mais je crois que c’est vraiment ce que je suis profondément. Ça vient de ma maman et de ma grand-mère aussi et de la manière dont on se dit bienvenue et on s’accueille dans notre famille, dont on est ouvert à l’autre.

Et depuis pas mal d’années ma couleur de doula, c’est d’être plutôt doula auprès des futures doulas, d’être dans le lien et la transmission. J’aime beaucoup être présente auprès des parents mais je crois que maintenant je préfère encore plus être doula auprès de futures doulas. Donc je dirais que ma couleur ce serait “faire du lien“.

Quels accompagnements proposes-tu en tant que doula ?

Je ne suis quasiment “que” doula. Je propose aussi des tentes rouges parfois, mais sinon mes rendez-vous sont toujours des rencontres individuelles et je n’ai pas tellement d’autres outils dans mon sac à dos de doula, si ce n’est ce goût pour les rituels qui entourent la naissance, le prénatal et le postnatal autour du monde, en France, à travers l’Histoire. Je propose des temps de relaxation où je peux parfois utiliser des rebozos. Mes rendez-vous de doula sont à 90% des moments où on parle et où on écoute avec des moments de relaxation.

Exerces-tu le métier de doula à plein temps ?

A côté de mon métier de doula, je développe des sites internet en tant qu’indépendante. J’ai assuré des formations pour apprendre à développer des site web aux web designers, et puis j’ai beaucoup, beaucoup d’engagements bénévoles que je réduis depuis deux ans. Je suis également formatrice au sein du Centre Galanthis.

Une anecdote incroyable de ta vie de doula ?

J’ai été présente lors d’une naissance en plateau technique où j’ai vu un bébé de 5kg800 sortir tout seul et sans aucune égratignure pour la maman… et je suis persuadée que ce bébé-là né entre d’autres mains que ceux de cette merveilleuse sage-femme n’aurait certainement pas été accueilli avec autant de douceur, il aurait sans doute senti les instruments ou la césarienne… Cette sage-femme d’expérience a su proposer à la maman des positions qui ont permis à son bébé de bien descendre et de s’engager correctement, elle a également été très réactive et attentive lors de l’expulsion. Elle m’a expliqué ensuite les gestes nécessaires qu’elle a dû effectuer à ce moment. Avec le recul je me sens chanceuse d’avoir été témoin de cette grande expertise, de son professionnalisme, le tout accompagné de douceur et d’un grand respect pour cette femme et son bébé. 

Vous avez envie de découvrir l’accompagnement que vous propose Yanick, vous pouvez découvrir son site : naissance.nayane.fr