Déborah, doula aux mains de fée
Déborah, doula aux mains de fée
Bonjour à tou.te.s,
Dans cette série d’articles, je vous propose de découvrir les doulas, avec leurs points communs et leurs différences, leurs histoires et leurs valeurs. Convaincue qu’il existe une doula pour chaque famille, j’ai eu envie d’interviewer mes consoeurs pour qu’elles décrivent à leur manière leur métier de doula. Je vois ce métier comme un métier coloré : chaque doula a, à mes yeux, sa propre couleur, sa propre manière d’exercer. Ces articles seront une occasion pour vous de découvrir les portraits de ces femmes incroyables qui se mettent au service des familles pour les accompagner dans leurs questionnements et leur vie.
Aujourd’hui, je vous présente Déborah, doula en région lyonnaise depuis 2019. Déborah est une doula bien particulière à mes yeux, et pour cause, elle nous a accompagné mon homme et moi avec toute sa douceur lors de ma dernière grossesse. Alors c’est un grand plaisir pour moi de la mettre à l’honneur ici.
Comment es-tu devenue doula ?
Au début ni mon conjoint ni moi ne voulions d’enfant. Et puis de fil en aiguille, on a évolué ensemble vers l’idée d’avoir peut-être un ou des enfants. Après un parcours PMA, j’ai été enceinte. Cela a coïncidé avec un gros questionnement sur ma vie professionnelle, mes aspirations, ce que j’aimais et ce que je n’aimais pas. Pendant ma grossesse, j’ai fait la connaissance également d’une association de soutien à la périnatalité et la parentalité à Lyon (NDLR : La Cause des Parents). Mais j’ai fait des choix assez classiques durant la grossesse et pour la naissance de mon premier enfant.
En tant que féministe, je me suis également impliquée dans le Collectif des Café Physio, qui soutient la liberté pour les femmes de choisir leur accouchement.
J’avais vraiment peu confiance en moi et aucune de mes amies qui avait eu des enfants avant moi n’avaient fait de choix alternatif. Je commençais à percevoir que d’autres choses étaient possibles (notamment via l’association La Cause des Parents) mais je n’étais pas encore sûre que des personnes comme moi pouvaient en bénéficier… Et chose un peu folle pour moi qui avais travaillé toute ma vie, j’ai pris un congé parental, car je ne me voyais pas retourner directement à mon travail.
J’ai construit mon village
Et là, j’ai vraiment fait la connaissance de la parentalité, d’un village, du soutien de parents qui étaient devenus parents avant moi ou au même moment… Je me suis retrouvée accueillie telle que j’étais, avec ma sensibilité, sans jugement et je n’avais plus besoin de porter de masque.
Puis, je suis retournée travailler un moment et je me suis surtout beaucoup engagée à La Cause des Parents. Et j’ai été enceinte une seconde fois via la PMA. Cette fois c’était très différent. Avant même d’être enceinte j’avais déjà rencontré plusieurs sages femmes qui pratiquent l’accompagnement global. Et je n’imaginais absolument pas être accompagnée autrement que comme ça. Je voulais pouvoir choisir cette fois-ci les personnes qui allaient m’entourer.
Et j’ai été accompagnée par des doulas pendant ma seconde grossesse. Pendant le premier trimestre après une première rencontre avec le sage-femme qui m’accompagnait, Yanick…
de pouvoir parler de ma grossesse. J’ai rencontré à ce moment-làPuis à mon “cinquième trimestre”, j’ai rencontré une autre doula, Elise (la reine de la plume). J’avais besoin énormément de reparler encore et encore, de raconter la naissance de mon enfant et d’en écrire le récit. C’était l’objet de cet accompagnement.
J’ai touché du doigt ce que c’était de pouvoir être à 100% actrice dans mon enfantement et d’offrir une naissance respectée à mon bébé.
Vers de nouveaux questionnements
Au dernier rendez-vous avec Elise, j’ai osé lui dire que j’avais l’impression que je voulais être doula, mais que je ne me sentais pas du tout légitime… Elle m’a aidé à mettre en forme mes idées pour écrire mon “chemin de vie” (NDLR : formalité demandée pour s’inscrire à certains cursus, notamment celui de l’Institut de Formation Doulas de France)
Assez rapidement, j’ai posé des questions à des doulas que je connaissais. Elles avaient toutes suivi des formations différentes. Moi je cherchais une formation en présentiel, d’une année, et avec les mêmes personnes. Alors celle de l’Institut des Doulas de France m’attirait particulièrement. Et les dates d’ouverture coïncidaient. J’ai sauté le pas grâce à mon conjoint qui croyait en moi bien plus que moi. Il a fait tout ce qu’il fallait pour me soutenir dans cette démarche alors que nos enfants étaient encore très jeunes.
Comment t’es-tu formée au métier de doula ?
La formation commençait en janvier 2019 et mon plus jeune avait alors 9 mois… C’était vraiment un défi pour toute la famille pour que je puisse suivre cette formation.
. J’ai rencontré 19 autres femmes et 2 formatrices et je me suis sentie à la fois pas légitime et complètement à ma place.J’avais eu la chance d’être complètement entourée par un village pour mon deuxième enfantement, et d’être actrice pleinement après 2 parcours PMA où j’avais été passive et prise en charge. J’ai compris que mon rôle était d’informer les femmes et les couples afin qu’ils puissent être pleinement acteurs de leur parcours, faire des choix éclairés et
En fin de cursus, avec 3 autres doulas de ma promotion, nous avons choisi de
de la conception d’un enfant dans un couple d’hommes ou de femmes. J’ai vraiment à coeur d’être une alliée et d’être présente pour toutes les familles quelles qu’elles soient.J’ai terminé ma formation fin 2019 et je pensais ensuite me lancer. J’ai reçu la transmission du soin rebozo par Maria Libera deux semaines avant que la crise sanitaire n’éclate et qu’on ne puisse plus rien faire. Dans ma formation de doula, l’outil principal, que j’avais perfectionné, était l’écoute active. Il manquait à mes yeux une dimension autour du corps, celle du toucher. Cette transmission des soins rebozo m’a donc aidé à compléter ma formation avec un réel accompagnement par le corps.
J’avais accompagné plusieurs amies officieusement durant ma formation. Et en juillet 2020, j’ai eu mon premier rendez-vous officiel de doula, et ça a été quelque chose d’assez impressionnant pour moi. Et petit à petit je me suis lancée… j’accompagne aujourd’hui des femmes, des couples et des familles.
Tu continues de te former ?
J’ai suivi la formation Accouchement entre science et sacré par Karine Langlois de Quantik Mama en présentiel. C’est important pour moi de suivre mes formations en présentiel.
Couleur Plume. Cela me tient à coeur d’accompagner des familles qui traversent des deuils. J’ai l’impression qu’en 2019 cela me faisait peur et puis les choses sont venues à moi, car j’ai accompagné plusieurs femmes pendant des soins rebozo suite à la perte d’un enfant et j’ai l’impression que c’est quelque chose qui m’appelle.
deuil périnatal avec l’associationJe vais prochainement me former au massage pour femme enceinte. C’est encore une fois la dimension du toucher qui me tient à coeur. Je ressens le besoin de me former pour cet accompagnement du corps qui n’est pas inné chez moi. Je veux également accompagner les femmes enceintes par le toucher.
L’important pour moi est de ne pas simplement choisir une formation où l’on apprend un protocole, mais centrée autour de l’humain et de la relation.Auprès de l’association Galactée, je me forme en continu, pour accompagner les familles autour de l’allaitement.
En lien avec les sages-femmes
Qu’est-ce que ta maternité t’apporte en tant que doula ?
Le fait d’avoir eu des enfants me permet de me sentir plus humble et authentique.Le quotidien avec deux jeunes enfants c’est un sacré parcours et j’expérimente au quotidien quand un jour quelque chose fonctionne avec mon enfant et puis le lendemain plus du tout. J’ai la chance d’avoir vécu 2 grossesses et 2 accompagnements très différents. Je le vis comme une richesse.
Pour moi, la doula accompagne chaque couple, chaque famille, chaque femme selon leurs valeurs et quels que soient leurs choix. Qu’elle ait envie d’un accouchement à domicile, d’une césarienne programmée ou tout ce qui existe entre les deux et est possible.
Il y a une dimension importante autour de la PMA aussi. Je le vois aussi dans mes accompagnements, la PMA représente un parcours extrêmement paternaliste avec une “prise en charge”
. C’est un tourbillon dans les vies de ces personnes et je pense qu’il y a un gros travail pour que ces parcours se passent de manière plus respectée.Qu’est-ce que ton métier de doula apporte à ta casquette de maman ?
J’exerce un métier que j’aime infiniment, je me nourris de rencontres humaines et magnifiques à chaque fois. Mes enfants ont la chance d’avoir une maman qui est passionnée par son travail et qui va travailler en étant heureuse. J’aime beaucoup leur montrer que c’est possible de faire un choix professionnel
et dans lequel je me sens pleinement à ma place.Quelle est ta couleur de doula ?
Pour la petite anecdote, pendant que je lançais mon activité de doula, j’ai commencé assez rapidement à réfléchir à un logo, aux couleurs de mon identité visuelle… J’étais partie billes en tête vers des couleurs que j’aimais beaucoup. N’étant pas sûre de moi, j’ai demandé leurs avis à quelques amies. L’une d’entre elles m’a répondu qu’elle trouvait ces couleurs très jolies, mais qu’elle ne m’y reconnaissait pas.
C’est compliqué d’être soi, d’être authentique, d’afficher sa singularité et de ne pas reprendre ce qui se fait déjà chez d’autres doulas.
On me définit comme une personne douce, j’ai un grand besoin de douceur et j’aime beaucoup en apporter autour de moi. Il y a une notion d’empowerment (ou d’empouvoirement ;p) qui est très importante à mes yeux. Il me semble nécessaire de rappeler aux personnes que j’accompagne toutes leurs qualités, leurs connaissances en tant que parent de leur enfant, que ce sont eux les experts de leur enfant.
Exerces-tu le métier de doula à plein temps ?
Auparavant, j’étais fonctionnaire. J’avais vraiment un fort besoin d’une sécurité de l’emploi. C’est encore un peu compliqué d’ailleurs pour moi de me dire que je suis doula, entrepreneure.
J’ai eu une opportunité de pouvoir travailler à mi-temps au sein de La Cause des Parents au moment où j’ai lancé mon activité de doula. Cela a duré 13 mois. J’ai travaillé deux jours par semaine pour l’association et deux jours par semaine en tant que doula. Les autres jours, j’étais maman.
Maintenant je suis dans le grand bain, doula à plein temps. Je n’ai à ce jour pas créé d’entreprise. J’exerce le métier de doula en étant rémunérée en CESU (Chèque Emploi Service Universel) par les particuliers que j’accompagne.
Que proposes-tu comme accompagnements ?
J’ai besoin que les femmes, les couples et les familles puissent se sentir complètement libre de choisir toutes les personnes qui gravitent autour d’eux à l’occasion d’un projet grossesse, d’une grossesse ou d’une naissance etc.
Moi, je peux être là dès le désir d’enfants. Je peux accompagner des personnes pendant leur grossesse, être présente le jour de la naissance, en structure hospitalière (si l’établissement est ok) ou à domicile (sous réserve de la présence d’une sage-femme). Je peux aussi être présente durant toute la période du postnatal.
J’accompagne également les personnes dans d’autres circonstances notamment autour du deuil périnatal, une IVG, une IMG etc.
Les personnes peuvent me rencontrer une ou plusieurs fois, de la durée de leur choix, avec le nombre de rencontres qui leur convient. Je leur donne les informations dont ils ont besoin sans précéder leurs demandes, afin qu’ils puissent faire eux-mêmes leurs propres choix quels qu’ils soient.
Je propose également des fêtes de célébration de la femme : mama blessing en fin de grossesse pour que la femme puisse recevoir plein d’amour, de force et de puissance de la part de ses proches en vue de son enfantement mais aussi à d’autres moments de la vie, comme la fin d’un allaitement, un anniversaire ou à l’occasion de la ménopause).
Je facilite des tentes rouges, cercles de femmes où l’on est dans le moment présent, afin que chaque femme puisse déposer ce qu’elles souhaite dans un espace intime de bienveillance et de non jugement.
En binôme, je propose également des soins rebozo souvent en postpartum (mais aussi à d’autres moments où la femme a besoin de prendre soin d’elle, un changement personnel ou professionnel)
Où exerces-tu ton métier de doula ?
Je suis doula à Lyon, et j’ai la particularité de me déplacer à vélo ou en transports en commun. Mon secteur, c’est donc là où je peux me rendre avec ces moyens de transports !
Une anecdote incroyable de ta vie de doula ?
Souvent, des personnes font le choix d’annoncer leur grossesse au bout de trois mois ou après l’échographie du premier trimestre. Du coup, la famille ou les amis suivent la grossesse sur six mois.
Il m’est arrivé d’être la troisième personne à être au courant de la grossesse d’une personne, juste après son conjoint et sa sage-femme. Je me suis dit “Whaouh, quelle confiance ! C’est que je suis doula !”
Vous avez envie de découvrir l’accompagnement que vous propose Déborah, vous pouvez découvrir son site : deborahdoula.com
Diane, doula à Lyon Est
Rencontrons-nous ! Je suis doula et j’accompagne les futurs et jeunes parents à créer la parentalité qui leur ressemble le plus simplement..
J’interviens notamment à Décines, Vaulx-en-Velin, Meyzieu, Villeurbanne, Lyon, Bron, Genas, Vénissieux, Rhône.