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Parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfants parlent

Parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfants parlent

Dans cette rubrique, je vous présente les lectures que je fais pour approfondir certains sujets. Ces thèmes me tiennent à coeur et je ressens un besoin de m’informer plus spécifiquement.

Dans ce nouvel article, je vous présente ma lecture du livre Parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfants parlent, par Adele Faber et Elaine Mazlish. Cet article sera particulier, puisque j’ai déjà lu ce livre il y a 2 ans. J’ai acquis et mis en pratique certains outils depuis lors. Mais en le relisant, je me rends compte de la richesse que j’y découvre encore… Alors soyez indulgent, j’ai fait de mon mieux pour être synthétique, mais vous partager quand même ce que je trouve d’essentiel !

Avec cette méthode de communication, les auteures de ce livre souhaitent « rompre le cycle du langage nocif », d’offrir à leurs enfants « un héritage différent, une façon de communiquer qu’ils pourront utiliser le reste de leur vie avec leurs amis, leurs collègues de travail, leurs parents, leurs conjoints et un jour avec leurs propres enfants ».

C’est un livre qui montre à quel point l’écoute est précieuse et peut se révéler bien plus utile que de multiples conseils. En tant que doula, formée à l’écoute, j’en suis convaincue… et je me sers de cet outil puissant autant auprès de mes clients qu’auprès d’enfants.

Les autrices ont structuré leur livre en un guide pas à pas, à avancer à son rythme. Ainsi, on y trouve beaucoup d’exemples concrets qui font écho à des situations du quotidien.

Un guide de communication bienveillante à découvrir pas à pas

Chaque chapitre contient :

  • des questionnements,
  • de nouveaux outils en fonction des situations abordées,
  • des exemples de dialogues
  • des BD comparant une communication classique et une communication en utilisant les outils présentés
  • des mises en situation pour pratiquer et s’entraîner,
  • des commentaires, questions et témoignages de parents, sources d’idées, et

Ce que j’ai trouvé hyper utile, c’est un bref rappel en fin de chapitre, qui permet de se remémorer rapidement les outils appréhendés dans le chapitre et se les remettre en tête rapidement. Personnellement, j’en affiche pour les avoir à portée sans avoir à relire tout le livre lorsque je me sens démunie.

Dans la suite de cet article, je vais vous présenter quelques outils de chaque chapitre. J’espère que cela vous inspirera et vous donnera l’envie d’expérimenter !

Aider les enfants aux prises avec leurs sentiments

Combien de fois se retrouve-t-on aux prises avec des débordements d’émotions de nos enfants ? Cela fait partie de leur développement,et en tant que parent, on se questionne souvent de la manière de les accompagner au mieux.

Alors pour ce chapitre, je ne vais pas vous parler d’un outil miracle… mais une écoute empathique tout simplement. Elle va valoriser l’enfant dans son ressenti et l’aider à le traverser. L’enfant se sent accepté tel qu’il est par l’adulte. Cela le rassure et l’aide à se construire. Quand je parle d’écoute empathique, cela englobe l’écoute en silence, ou éventuellement des acquiescements, “hmm, je vois”…

Il ne s’agit surtout pas là de questionner. Simplement d’accueillir ce qui vient, en donnant le temps à l’enfant de construire et d’exprimer sa pensée.

Une fois écouté, on peut essayer de nommer l’émotion que l’enfant traverse, et parfois, on se rend compte de notre propre difficulté d’adulte à exprimer les diverses subtilités d’émotions telles que la colère, la déception, la contrariété, la frustration.

Il est aussi possible d’utiliser des cartes d’émotions (J’aime beaucoup celles de Bougribouillons) L’enfant apprends alors au fur et à mesure à reconnaître et nommer ses émotions dans toute leur diversité.

Susciter la coopération

Combien de fois on souhaiterait que nos enfants nous aident, à leur mesure, dans les tâches du quotidien ? Et combien de fois, ils ignorent simplement nos paroles pour aller jouer ? C’est une situation bien rageante parfois…

Dans ce chapitre, les autrices apportent plusieurs outils pour susciter la coopération. Cela permet de sortir des méthodes utilisées classiquement comme la menace, donner des ordres, comparer avec un autre enfant de la fratrie.

D’ailleurs, l’une des expérimentations de ce chapitre c’est de s’imaginer être un enfant à qui l’on ordonne, ou fait remarquer de manière sarcastique qu’il faudrait faire telle ou telle chose. C’est une introspection intéressante à faire pour impulser un changement.

Dans ce chapitre, un des nombreux outils proposés est de décrire ce que l’on voit : “Je vois que la baignoire va déborder”, ou bien “Il y a trop de jouets par terre”

Une simple description permet de faire prendre conscience sans agresser. Et petit à petit, à mesure que l’autonomie se développe, l’enfant saura se questionner et trouver des solutions.

Remplacer la punition

Gros sujet… Une fois convaincu que l’on peut éduquer sans punir, il reste la difficile part de la mise en place ! Et comme dans les situations précédentes, de nombreux outils sont proposés. A mettre en place en fonction des situations, du moment, de l’humeur de chacun (et de sa patience !)

Montrer à l’enfant comment redresser la situation l’aide à gagner en autonomie. C’est un outil très puissant, qui demande parfois seulement d’oser faire confiance. On peut d’ailleurs y faire appel assez souvent finalement (ok, on évite dans le cas d’un verre brisé en milles morceaux par terre…) Exemple : “Il y a de l’eau partout, maintenant il faut éponger avec un torchon”

Cette marque de confiance en les compétences de l’enfant le valorise. Il apprend et petit à petit saura de manière autonome redresser la situation à sa manière.

Encourager l’autonomie

Quel parent n’a pas rêvé de voir son enfant s’habiller en autonomie, prendre des initiatives et être proactif ? Comme chaque étape de son développement, cela prend du temps. Pourquoi ne pas semer quelques graines qui prendront le temps de pousser et s’épanouir sereinement ?

Mais comment encourager l’enfant à être autonome en lui apportant systématiquement des solutions immédiates ? L’outil de ce chapitre que je vous présente consiste à ne pas se presser de répondre aux questions. Il est par exemple possible de répondre ainsi : “C’est intéressant cette question, qu’en penses-tu ?”

Et parfois, l’enfant trouve ses solutions, qui ne sont pas forcément celles que l’on avait envisagées pour lui. Pour autant, est-ce qu’elles fonctionnent moins bien ?

Utiliser les compliments

Mais comment l’utilisation des compliments peut rendre une relation parents-enfants plus sereine ? Complimenter son enfant, c’est le valoriser, c’est aussi encourager son estime de soi.

Je ne parle pas ici de faire des compliments sur ce qu’est l’enfant, mais bien des compliments descriptifs. Un enfant reçoit bien différemment un “Comme tu es sage !” d’un “Je vois que tu as réussi à lacer tes chaussures tout seul !”

En quoi décrire ce que l’on voit serait-il mieux que de complimenter l’enfant directement ? Cela demande un effort supplémentaire, mais offre à l’enfant une compréhension de ce qu’on apprécie chez lui via un exemple concret. Ensuite, il est en capacité de se dire ou se rappeler “On peut compter sur moi, je m’habille tout seul !”

Aider l’enfant à se libérer des rôles

Il est encore très fréquent aujourd’hui d’entendre qualifier nos enfants à l’aide d’adjectifs négatifs “Tu es pleurnicheur, capricieux”, “C’est normal, ton frère est lent” A force de s’entendre dire pleurnicheur, l’enfant finit par se convaincre lui-même de ces traits de caractère qu’on observe chez lui.

Faire en sorte qu’il vous entende dire des choses positives à son sujet peut l’aider à se libérer de ces rôles enfermants. C’est extrêmement important (à un enfant comme à un adulte d’ailleurs !) de souligner les choses positives plutôt que de seulement exprimer lorsque quelque chose ne va pas.

Pour conclure… un communication apaisée, facile ?

Vous l’aurez sûrement mesuré, tous ces outils prennent du temps. Il faut du temps pour se les approprier, les mettre en place, pour pratiquer jusqu’à les utiliser spontanément…

C’est difficile, cela vient progressivement. Et c’est surtout très important de se rappeler d’où l’on part et où on souhaite aller. Chaque petit pas compte !

Dans chaque situation il est possible de faire appel à de nombreux outils, jusqu’à ce qu’on se sente suffisamment à l’aise pour tout mettre ensemble !

Ce livre est une bible, qui comme les autres, rejoint ma bibliothèque de doula ! Il est un guide précieux pour cheminer et accompagner une remise en question et une envie de communiquer de manière sereine.

Je serais ravie de lire en commentaire vos questionnements de parents, votre ressenti à la découverte ou redécouverte de ces outils, vos fiertés ou vos témoignages d’échanges avec vos enfants !